Lors d’un point presse de rentrée, Alain Le VERN, Président de la Région Haute-Normandie, Sénateur Socialiste de Seine-Maritime, tance les "palmarès" comme celui, récent, des "cumulards" qu’il juge "malsain pour la démocratie" et s’en explique. Puis, il annonce son départ de ses fonctions et son passage de témoin. Un moment émouvant. Un acte politique exemplaire.
L’homme libre.
Alain Le VERN a d’abord rappelé sa crainte sur le projet des métropoles entre autre pour le risque d’une « confusion » entre degré de collectivité. Puis, martelant « aimer la clarté« , le Président de la Région annonce ne pas être « malade » mais un homme libre … Et c’est cette liberté qui l’amène à annoncer qu’il « quitte la vie politique« .
Sans autres commentaires, il transmet une déclaration écrite qui rappelle son action, salue les personnels, parle de son goût pour ce territoire dans lequel il a milité durant 30 ans et évoque sa succession en proposant que Nicolas Mayer-Rossignol, conseiller régional socialiste, 36 ans, le remplace dès la mi-octobre.
Alain Le VERN le dit comme ça et chacun le connaît ainsi. Il n’est pas « diseux« . C’est un « faiseux« , expression qu’il a souvent égrenée …
Le geste politique est fort et de haute tenue tant il affirme qu’il est un temps où il faut savoir assumer le passage de relais. Reconnu pour ses idées claires, sa parole franche et sa conduite politique bien trempée, Alain Le VERN rajoute sa propre part de noblesse à l’engagement public, faite de transmission, d’humilité et d’un sens aiguë de la responsabilité.
L’hommage partagé.
Laurent FABIUS rend « un hommage chaleureux » à Alain Le Vern et lui redit son « amitié, son estime et son affection ».
Guillaume BACHELAY, Député, n°2 du PS, pointe « l’élégance » d’un homme « trois fois choisi par les Haut-Normands pour conduire notre Région« . Il loue le « sérieux dans la gestion et l’audace dans la transformation (…) et note la « conception exigeante de la politique faite de travail, de rigueur, de disponibilité pour les autres. Notre Région lui doit énormément (…) »
C.TALEB (EELV) ne cache pas sa grande surprise et sur le ton de l’humour déclare » C’est la preuve qu’Alain Le VERN est définitivement devenu Normand ! (…) C’est un président très présent, tout le monde peut lui reconnaître son engagement quotidien dans la collectivité qu’il préside. »
Catherine TROALLIC, Députée PS du Havre « salue le courage de la décision » et rappelle qu’Alain Le VERN est un homme de cœur, d’une extrême gentillesse et juste. Alain, fait partie des deux ou trois personnes qui m’ont permis d’être là où je suis aujourd’hui. »
B. LE MAIRE (UMP) dit « respecter sa décision et saluer le temps consacré à la Haute-Normandie ».
Didier MARIE, Président du Département de Seine-Maritime, rappelle combien Alain Le VERN « a agi sans relâche dans l’intérêt des Hauts-Normands. (…) Quelle que soit la place qu’il occupera désormais, je sais qu’il restera fidèle à ses engagements aux cotés des Seinomarins ».
F.X. PRIOLLAUD rappelle avoir affaire à un « farouche adversaire » et salue « une décision courageuse d’un homme attaché à sa liberté »
L. LOGIOU, Vice-Président de la Région, considère que c’est un « formidable geste politique ! Alors que l’on juge aujourd’hui le politique sur le cumul et qu’on le disait, lui, trop accroché à ses mandats, son geste est fort. Il est même exemplaire. Il donne une vraie leçon de politique »
F. SANCHEZ, Président de la Créa, exprime « toute ma gratitude et celle des habitants des communes de la CREA pour la qualité de son action publique. (…) la Haute-Normandie lui doit beaucoup. (…) Je lui adresse tous mes voeux de réussite pour ses projets futurs ».
Nicolas MAYER-ROSSIGNOL dit combien le témoignage d’Alain Le Vern « l’honore et l’engage« , Alain Le VERN est un homme politique qui « fait honneur à l’action publique et à la Haute-Normandie« .
L’exemple à suivre.
« Quand on aime une région, quand on aime les gens, on veut le meilleur pour eux. J’ai donné le meilleur. Cette région est en bon état. On me reconnaît une qualité de gestionnaire (…) La Région est en ordre de marche. J’ai tout donné, mais j’ai 65 ans. Il faut être raisonnable, passer la main. Aujourd’hui, je veux assurer la relève, mettre un jeune en selle, à 18 mois des échéances électorales. J’ai décidé ceci dans mon secret, mon intimité. Je vais assumer mes responsabilités jusqu’au 30 septembre. Je n’ai pas de regrets. Je suis un homme libre… » Alain Le VERN.
A l’heure de la désignation des Premiers des Socialistes au sein du PS, nombreux sont les responsables locaux a rappeler « sa détermination et sa force de travail » mais aussi « l’exemplarité de son geste qui devrait faire figure d’exemple pour tous … »
A la marge quelques critiques à mots pesés (Front de Gauche) ou ouvertement déplacées (FN) tentent de salir ou d’entacher de suspicion une décision personnelle.
Pour l’heure, il reste un geste politique « fort » qui ne manquera pas de servir d’exemple …