dimanche 3 juillet 2016

Hommage à l'ancien Premier ministre Michel Rocard


Michel Rocard, l’ancien Premier ministre de François Mitterrand de 1988 à 1991 est décédé à l’âge de 85 ans. Il fut l’inventeur du RMI et de la CSG.

Leader de l’UNEF avec le courant des minos très engagé contre la guerre d’Algérie, fonctionnaire dénonçant sous le pseudonyme de Servet la sale guerre, rompant avec la SFIO de Guy Mollet pour les mêmes raisons. Fondant avec Pierre Mendès France et Edouard Depreux le PSU, il en devient le Secrétaire général réalisant un score remarqué à l’élection présidentielle de 1969.

Michel fut l’un des fondateurs d’un courant original dans le socialisme français. Ce courant prit son envolée après 1974 et son retour au Parti socialiste via les Assises du socialisme qui virent la CFDT d’Edmond Maire et le PSU de Michel Rocard rejoindre le PS.

C’est au congrès de Nantes en 1977 que Michel Rocard théorisa la seconde gauche, le « parler vrai » et l’autogestion. Il s’imposa ainsi comme l’autre gauche face à François Mitterrand. Le congrès mythique de Metz perdu par Michel Rocard ouvrit la voie à la victoire de Mitterrand et au second Rocard. Ce fut le temps de l’homme d’Etat et de gouvernement anticapitaliste mais comprenant l’économie. Il s’opposa aux concessions faites au PCF pour l’union de la gauche.

Ministre du Plan, puis de l’agriculture, il démissionna pour protester contre la proportionnelle. Premier ministre pro-européen, artisan des accords de Matignon, inventeur de la CSG, du RMI aujourd’hui RSA. Il devint sur le tard Premier secrétaire du PS, relançant ce dernier après la déroute de 1993 via les États généraux du Parti socialiste.

Figure tutélaire de Terra Nova, il créa en 2012 le Collectif Roosevelt, avec Stéphane Hessel, Edgar Morin et l’économiste Pierre Larouturrou.

Michel Rocard n’a jamais cessé, tout au long de sa vie, de mêler trois réflexions : la gauche, la France, l’Europe.

L’ancien Premier ministre était impressionnant d’intelligence et de pugnacité. Sa voix manquera.


vendredi 1 juillet 2016

La majorité de droite au Département de Seine-Maritime confirme la suppression des bourses aux collégiens



A l’occasion de l’adoption du Budget Primitif pour l’année 2016, la majorité départementale de droite en Seine-Maritime a décidé la suppression des bourses départementales en faveur des collégiens.
Cette décision a été présentée comme rendue nécessaire par la situation financière du Département. Pourtant l’examen du Compte Administratif 2015 et du Budget Supplémentaire pour 2016 indique que la collectivité est en mesure de supporter financièrement le maintien des bourses en faveur des collégiens seinomarins.
En effet, l’équilibre du Budget Supplémentaire est réalisé en gelant 14,7 M€ au titre des dépenses urgentes et imprévues sur la section d’investissement, et 15,4 M€ en fonctionnement.
Ce choix va donc au-delà de la prudence nécessaire. Le Groupe des élus socialistes et apparentés au Conseil Départemental « Pour les Seinomarins » a ainsi proposé, lors de l’Assemblée plénière du 24 juin 2016, un amendement afin de diminuer de 2 millions d’euros le montant inscrit au Budget Supplémentaire 2016 au titre des dépenses de fonctionnement imprévues, pour l’inscrire au titre des bourses.
Dès 2017, la dépense pourra être couverte par les recettes attendues de la taxe sur le foncier bâti des Grands Ports Maritimes. Le maintien des bourses départementales apparaît ainsi parfaitement possible sans nullement mettre à mal les finances du Département.
Cet amendement a été rejeté par la droite départementale qui maintient ainsi, sans raison financière valable, la suppression d’un dispositif utile aux familles et aux collégiens Seinomarins.
Ce dispositif permettait à près de 5000 familles de bénéficier, sous conditions de ressources, d’une bourse départementale, allant d’un montant de 100 à 344 euros par collégien.
Cette décision éloigne le Département de son cœur de métier : les solidarités. Elle constitue un triste et dur message envers les familles seinomarines les plus modestes.